Les 20 branches professionnelles du commerce ont signé le 14 février dernier un Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) avec l’Etat pour une durée de 3 ans. Objectif : accompagner le maintien des seniors dans l’emploi, adapter leurs compétences aux besoins des entreprises, faciliter la transmission des savoirs, savoir-faire, savoir-être, entretenir leur attractivité sur le marché du travail.
Le constat est simple : à l’échelle du commerce, les plus de 50 ans représentent 22 % de l’ensemble des salariés du commerce, contre 28 % tous secteurs confondus. Selon une étude de l’Observatoire prospectif du commerce, 82 % des salariés de plus de 50 ans se déclarent « satisfaits » de leur travail, mais plus de 40 % d’entre eux émettent des doutes quant à leur possibilité d’évolution et des inquiétudes sur leur avenir professionnel.
Les principales difficultés évoquées ? Maintenir sa motivation, s’adapter aux évolutions techniques, réaliser des tâches physiques, recourir aux nouvelles technologies… En miroir, près des deux tiers des seniors interrogés souhaitent accéder à davantage de formation.
Quatre enjeux
Dans ce contexte, l’EDEC Génération S doit répondre à quatre enjeux pour les entreprises et les salariés du commerce :
1/ Mieux saisir l’impact de la transition démographique sur le secteur du commerce, ses emplois et compétences et identifier des leviers visant à sécuriser l’acquisition de nouvelles compétences pour les publics seniors.
2/ Former pour ajuster les compétences des seniors aux principales évolutions connues par le secteur et limiter les ruptures générationnelles.
3/ Accompagner les projets d’évolution professionnelle et les secondes parties de carrière pour permettre aux salariés de plus de 50 ans de continuer à se projeter en emploi et d’évoluer sur le plan professionnel.
4/ Ajuster les politiques RH aux enjeux de la transition démographique en prenant en compte l’allongement des carrières professionnelles.
Trois axes d’intervention
Pour répondre à ces quatre enjeux, l’EDEC Génération S s’articule autour de trois axes, décomposés en huit actions distinctes :
Axe 1 / Anticiper, objectiver et mesurer les impacts de la transition démographique sur le secteur du commerce.
Axe 2 / Créer des outils à destination des TPE-PME afin de valoriser les profils seniors et favoriser leur recrutement.
Axe 3 / Expérimenter pour sécuriser le développement des compétences des seniors, le partage des connaissances et les reconversions professionnelles.
Commentant cette annonce, Véronique ALLAIS, Présidente de l’Opcommerce, déclare :
« Grâce à cet EDEC, nous souhaitons donner aux entreprises du commerce des outils concrets pour anticiper l'impact de la transition démographique sur leurs activités, leurs métiers et leurs compétences. Il s’agit de valoriser l'expertise des seniors et de préparer les organisations aux défis que représente la gestion des secondes parties de carrière. Autant d’objectifs et d’enjeux partagés par les vingt branches professionnelles du commerce qui vont pouvoir s’appuyer sur l’Opcommerce, en tant qu’organisme relais, pour mettre en œuvre cet accord-cadre. Cette réflexion, qui a démarré depuis plus d’un an, est en parfaite résonnance avec l’accord national interprofessionnel du 14 novembre dernier en faveur de l’emploi des salariés expérimentés. »
Philippe BANSE, Vice-Président de l’Opcommerce, ajoute : « Génération S a pour objectif de maintenir les seniors dans l’emploi dans une logique de développement des compétences à toutes les étapes de la vie professionnelle. Cet accord ouvre la voie à une gestion proactive des parcours professionnels dans un secteur dynamique et en pleine transformation. Le commerce est réputé pour être un secteur intégrateur de jeunes, quels que soient leurs niveaux de formation. Nous avons relevé le défi de l’apprentissage avec 100 000 jeunes accueillis dans les entreprises du commerce en 2024, contre à peine 16 000 en 2018. Face à la transition démographique, parallèlement au défi du maintien dans l’emploi, relevons celui du recrutement de salariés expérimentés. Comme pour les jeunes, l’alternance pourrait être une piste à creuser. »