Innovation

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L'Afest, moteur d'intégration pour l'Intermarché de Méricourt

Pour faire monter en compétences un jeune boucher fraîchement recruté, l’Intermarché de Méricourt (Pas-de-Calais) a misé sur l’AFEST (Action de formation en situation de travail), avec le soutien de l’Opcommerce.

« Compliqué, prenant… mais très enrichissant ! » Quand on demande à Olivier VERVOORT, chef boucher de l’Intermarché de Méricourt, de raconter son expérience de l’Action de formation en situation de travail (AFEST), il n’y va pas par quatre chemins. « Nous n’avions absolument pas conscience de l’ampleur du travail à réaliser, souligne-t-il d’emblée. Sans accompagnement, nous ne serions pas allés au bout de la démarche… et ça aurait été dommage. »

Métier en tension

Dommage, d’abord, pour Cédric BOURGEOIS. Le jeune homme, tout juste diplômé d’un CAP boucher, obtenu en pleine crise sanitaire, venait d’être embauché par le magasin. « Cédric avait toutes les bases théoriques, mais pas assez de pratique pour être autonome dans son métier », explique Olivier VERVOORT. Qu’à cela ne tienne ! Katalina BOCHU, Comptable et Responsable RH du supermarché, lui propose alors de mettre en place une AFEST pour aider le jeune homme à monter en compétences. « Il fallait essayer ! Le métier de boucher est un métier en tension et nous avions déjà eu tellement de mal à trouver un candidat. »

Réunion d’information

L’AFEST, elle en a entendu parler lors d’une réunion d’information organisée par la délégation régionale Hauts-de-France de l’Opcommerce. Dans la foulée, Corinne RINGEVAL, Conseillère emploi-formation met la responsable en relation avec Ludovic THYS du cabinet AFC Consulting. « Il nous a d’abord présenté le dispositif de l’AFEST, expliqué comment allait se dérouler l’accompagnement et combien de temps nous allions devoir nous y consacrer », raconte Katalina BOCHU.

Analyse du travail

Première étape : la responsable, le chef boucher et le consultant ont réalisé ensemble l’analyse du travail d’un boucher chez Intermarché pour déterminer les objectifs professionnels à viser et construire le parcours pédagogique. « C’est là que l’on s’est rendu compte de l’ampleur de la tâche, se souvient, encore amusé, Olivier VERVOORT. Au départ, on pensait apprendre à Cédric à désosser une carcasse en lui mettant un couteau entre les mains. Mais l’analyse de l’activité a mis en lumière toutes les tâches qu’il est nécessaire de maîtriser avant de réaliser cette opération. Des tâches que nous faisons au quotidien sans vraiment les nommer et sans plus y penser. » Car avant de désosser une pièce de viande, il faut la préparer. Et cela implique non seulement de choisir les bons équipements de protection individuelle, comme le tablier et les gants, mais aussi d’aiguiser ses couteaux, d’identifier et de respecter les normes d’hygiène liées à la sécurité alimentaire en boucherie, de connaître l’anatomie d’un animal, etc.

Parcours individualisé

« Au total, nous avons identifié six activités principales. Pour chacune d’elles, nous avons repéré les compétences nécessaires pour les maîtriser, mais aussi les situations apprenantes et la façon dont nous allions pouvoir évaluer les acquis », explique Katalina BOCHU. L’analyse du travail a aussi permis d’évaluer le niveau de maîtrise du jeune boucher sur ces différentes activités pour déterminer celles qu’il devait renforcer. Et ensuite lui proposer un parcours de formation individualisé de 64 heures, dont 60 heures d’AFEST. Pour chaque objectif pédagogique, des cas pratiques, des mises en situation permettent à l’apprenant de réaliser une tâche sous le regard de son formateur. « Certaines mises en situation ont été filmées pour nourrir les séances réflexives. C’était l’occasion de reprendre les gestes effectués, de les corriger si nécessaire, de répondre aux questions de Cédric. Mais aussi de nous rendre compte que nous étions parfois trop directifs, pas assez précis dans nos attentes », se souvient Olivier VERVOORT.

Manager impliqué

Au total, il aura fallu trois mois pour bâtir l’AFEST et former l’apprenti boucher. « Nous nous réunissions tous les vendredis après-midi pour travailler. Une semaine sur deux, nous retrouvions Ludovic THYS qui aiguillait notre travail afin de construire le parcours, identifier la méthode pédagogique adéquate, le mode d’évaluation… », explique Katalina BOCHU pour qui l’autre facteur de succès de cette AFEST est l’implication d’Olivier VERVOORT. « Il faut que le manager y croie, sinon la démarche peut devenir vite laborieuse », insiste la responsable. « Tout le monde a joué le jeu, ajoute le Chef boucher. Mon second a également pris sa part en réalisant les séances réflexives. Surtout, Cédric est aujourd’hui un vrai boucher. Il est autonome et parfaitement intégré à l’équipe. » Une vraie satisfaction pour le magasin qui aujourd’hui réfléchit à construire une nouvelle AFEST pour le métier d’hôtesse d’accueil.

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